Quand Big Pharma rime avec big data

31/03/2016, publié par Grégory Krumm
Quand Big Pharma rime avec big data - Repéré sur le web

L’innovation piétine chez les géants de l’industrie pharmaceutique ? Le big data constitue une aubaine pour optimiser les traitements et élargir leur offre. Résultat : les partenariats se multiplient avec les géants du web pour collecter et exploiter les données de leurs patients.

Pourquoi et comment les géants pharmaceutiques accélèrent dans le big data

Si le big data contribue déjà à évaluer les essais cliniques et à concevoir de nouvelles molécules, il s’agit désormais pour les laboratoires de dépasser ces usages traditionnels en renforçant leur positionnement du côté de l’observance. Les partenariats concrétisés ces derniers mois visent à exploiter le potentiel des objets connectés et des applications, devenus intermédiaires avec les patients. C’est ainsi que :

  • Sanofi et la division Sciences de la vie de Google œuvrent à améliorer la prise en charge des patients atteints de diabète de type 2 ;
  • Johnson & Johnson a annoncé travailler avec IBM pour comprendre l’effet de ses traitements sur les patients grâce à la création d’applications ;
  • Novo Nordisk et IBM prévoient la création d’un logiciel aidant les patients diabétiques à doser l’insuline ;
  • Novartis et Qualcomm ont officialisé leur association pour lancer un objet connecté destiné aux patients souffrant de BPCO, une maladie pulmonaire.

Face à la concurrence des biotechs et des génériqueurs, l’exploitation du big data s’avère cruciale pour soutenir la chaîne de valeur des laboratoires pharmaceutiques de bout en bout.

Pour en savoir plus, c’est par là.

Et Big Pharma rencontra le big data…

Les mégadonnées étant déjà exploitées dans le cadre de la recherche de nouvelles molécules, l’intérêt de l’industrie pharmaceutique pour le big data n’est pas nouveau. Mais l’irruption du big data dans le diagnostic des maladies à partir des données de séquençage ou de biomarqueurs a constitué un véritable tournant, transformant radicalement l’approche du cancer.

L’autre manne du big data, que les laboratoires sont en train de s’approprier, c’est l’exploitation des données pour mieux comprendre le marché des médicaments. Pourquoi un remède très efficace dans les essais cliniques n’améliore-t-il pas l’état des patients « dans la vraie vie » ? Pourquoi les patients ne suivent-ils pas un traitement ? Pourquoi voit-on apparaître des effets secondaires qui n’avaient pas été détectés pendant les essais cliniques ? La collecte et l’accès aux données constitue un enjeu de taille, ces questions déterminant le prix de vente des médicaments et leur taux de remboursement. La fiabilité des données relevées étant supérieure lorsque la collecte est automatique, les GAFA ont ici une vraie carte à jouer.

Explications dans cet article.

Le big data au service du cancer

Roche, leader mondial des traitements de cancérologie, a fait le pari de la santé 2.0 sans s’allier à Google. En novembre dernier, le laboratoire a lancé à Paris Challenge4Cancer, une initiative participative en partenariat avec le laboratoire communautaire La Paillasse. Le principe : ouvrir et recouper le big data au service de l’épidémiologie.

Pendant six mois, quelque 200 participants travaillent par équipes pluridisciplinaires sur des projets susceptibles de déboucher sur une publication ou un programme de prévention. Les participants se sont vu remettre 21 000 jeux de données comprenant des informations thérapeutiques mais aussi juridiques, socio-économiques ou environnementales en accès libre sur Internet.

Les meilleurs d’entre eux seront sélectionnés en mai prochain. Le groupe, qui a injecté 200 000 euros dans ce projet, pourra les accompagner, soutenir la création de start-ups, sans jamais se les approprier.

Tous les détails ici.