Néo-assureurs : explorateurs de néo-expériences client

27/10/2022, publié par Grégory Krumm
néo assurance

Depuis quelques années, de jeunes entreprises sont venues dynamiser, et parfois dynamiter, le secteur de l’assurance. Ces néo-assureurs mobilisent les technologies digitales pour réinventer l’expérience assurée et s’aventurer sur des segments de marchés ultraspécialisés. Cette effervescence dessine un paysage assurantiel où ces nouveaux acteurs sont à la fois de redoutables concurrents des assureurs traditionnels et des partenaires qui participent à l’enrichissement des offres de ces mêmes assureurs.

Néo-partenaires des grands groupes d’assurance

Les néo-assureurs n’ont pas remplacé les acteurs traditionnels de l’assurance comme on aurait pu l’imaginer (ou le craindre, selon le point de vue où l’on se place). Au contraire, ils sont venus occuper une place spécifique à côté des assureurs traditionnels :  en proposant une nouvelle expérience client pour une nouvelle génération de clients ou en investissant des segments de marché spécialisés. Plus encore, nombre de ces startups sont devenues les partenaires des acteurs historiques de l’assurance, comme l’explique Alexandre Jeanney, le directeur du programme French Assurtech, un incubateur animé par de grands noms du monde des mutuelles d’assurance : « C’est important de combattre l’idée préconçue que les nouveaux modèles numériques viendraient concurrencer les assureurs historiques. Sur les 290 entreprises de l’insurtech actives aujourd’hui en France, 90 % travaillent au service des grands groupes d’assurance. Elles viennent les accompagner en apportant des services complémentaires. »

Néo-concepteurs de parcours assurés simplifiés

Ils s’appellent Alan, Luko, Leocare… Ces néo-assureurs français qui ont connu de fortes croissances ces dernières années, ont choisi eux de venir défier les assureurs traditionnels sur leurs produits phares : auto, habitation ou santé. Ils ont ajouté de la souplesse et de la simplicité dans les parcours assurés, de la souscription à la gestion de sinistres. « Via notre application sur smartphone, vous pouvez répondre à un devis en une minute à travers quelques questions. En cinq minutes, vous pouvez être assuré », promet ainsi Christophe Dandois, le cofondateur de Leocare.

Néo-conquérants de nouveaux segments de marchés

Cette agilité commune aux startups de l’assurance leur a aussi permis de partir à la conquête de nouveaux segments de marchés, marchés de niche peu investis par les assureurs traditionnels, ou marchés géographiques plus ou moins désertés par les grands acteurs. La startup africaine Turaco, un courtier qui vient de lever 10 millions de dollars, permet aux consommateurs du Kenya, du Nigéria et de l’Ouganda d’accéder à des produits d’assurance (auto, santé…) pour des primes mensuelles souvent proches de 2 dollars. « Notre approche ouvre de nouveaux marchés et rend l’assurance accessible à des clients pour lesquels elle ne l’était pas auparavant », explique Ted Pantone, le CEO de Turaco. Et le prix n’est pas le seul argument de l’offre de la startup. « La plupart de nos assurances santé ne sont pas axées uniquement sur le remboursement des soins, mais aussi sur la perte de revenus, étant donné que beaucoup de nos clients ont un emploi dans l’économie informelle », souligne Ted Pantone.

Néo-intégrateurs de produits d’assurance

Les produits et services des néo-assureurs se retrouvent désormais fréquemment intégrés au parcours d’achat dans différents secteurs. Luko s’est associé récemment à Decathlon pour proposer une assurance trottinette. Quant à Meetch, elle propose une assurance annulation qui a été conçue dès le départ, nativement pourrions-nous dire, pour être « embarquée » par les entreprises du secteur du tourisme ou de la billetterie. « Le principe [de l’assurance embarquée] est simple : un de nos partenaires vend le produit et nous associons un service à ce produit. La proposition d’assurance se fait directement dans le tunnel d’achat ou de réservation. Il est plus pertinent pour nous d’aller directement vers le client au moment où il effectue son achat », explique Gérald Beyrand, le CEO de Meetch.