
C’est un fait, le développement du numérique et du big data entraîne une évolution importante du rôle des responsables de risques en entreprise ; et leur positionnement est de plus en plus visible dans les organigrammes (source : enquête ACE 2015).
L’implication des risks managers se ressent désormais dans de nombreuses prises de décisions stratégiques ou opérationnelles. Des technologies numériques à la R&D, en passant par le choix des fournisseurs, les risks managers sont désormais des partenaires clés susceptibles d’influencer les décisions dans leurs organisations.
Risks managers : diriger avant de contrôler
Dans un monde en mutation, on n’attend plus uniquement des risks managers qu’ils contrôlent, mais plutôt qu’ils dirigent.
Cette évolution, ou plus exactement cette transformation, repose sur trois grands piliers :
- Le numérique et la menace croissante de la cybercriminalité, qui conduisent les dirigeants à devoir élargir leur champ de compétences, mais aussi à engager un dialogue collaboratif avec les ressources informatiques pour mieux appréhender les risques posés par la technologie ;
- Le rôle croissant de la donnée dans la gestion des risques. Je parle ici des enjeux liés aux datawarehouse, ou entrepôts de données ! L’analyse prédictive, le recours au big data et l’exploration des données pour informer sur la « veille prospective » sont des composants majeurs du métier du risk manager de demain. Obtenir des informations et des données exactes concernant les risques est l’un des principaux défis que les risks managers doivent relever ;
- L’innovation et l’élargissement des compétences sont des facteurs clés de succès de la mission du risk manager. L’accélération du changement technologique et la jeunesse du métier sont donc des défis à relever pour les titulaires.
Dans ce contexte, la réduction des risques est un enjeu majeur pour la supply chain et c’est d’ailleurs l’avis de 79 % des supply chain managers ! Une récente étude réalisée par Générix groupe tend à démontrer que les risques sont nombreux : de l’indisponibilité du système d’information jusqu’à la défaillance de fournisseurs, en passant par l’apparition de pics de volumes imprévus ou le vol et les imprévus du transport voire du climat… Afin de faire face, le risk manager pourra constituer un allié précieux.
L’enjeu n°1 de la mission du risk manager reste la satisfaction client
Une entreprise qui ne serait pas capable de conserver de bout en bout la maîtrise opérationnelle de sa supply chain devra faire face à des coûts directs et indirects et à une altération de son image.
La meilleure protection réside dans une bonne visibilité de l’ensemble de sa chaîne logistique : du fournisseur au client final, en passant par l’ensemble des intervenants. L’implication des partenaires et des acteurs internes est donc vitale et devra se traduire par des plans de continuité d’activités et de gestion de crise.
Ne nous trompons pas, l’enjeu n°1 de la mission de risk manager reste la satisfaction client au travers de l’amélioration de la performance de la chaîne logistique. Cet avis partagé par 62 % des managers SCM est suivi de près par la volonté de réduire les coûts par une meilleure appréhension des risques (53,8 %). Suivent ensuite le pilotage de l’entreprise autour du S&OP (Sales & Operations Planning) et l’amélioration de la flexibilité (46 %)
Les challenges sont donc multiples : fiabiliser les prévisions de ventes, optimiser la gestion des stocks, maîtriser le taux de service, garantir l’excellence de la supply chain….
La qualité de la chaîne logistique s’appréciera avant tout sur la satisfaction du client final, et toute dégradation de la performance en amont se répercutera invariablement sur le client final. Un phénomène amplifié par le boom du e-commerce et l’importance de la « customer experience ». Dans cet environnement de forte mutation digitale de la supply chain, le rôle du risk manager devient crucial.
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